Dans les villes, la population rurale tente de s’adapter au monde du travail en occupant des postes dans le secteur informel. Le plus souvent, elle ne trouve à se loger que dans des lieux d’habitation insalubres. Dans leur nouvelle vie, les nouveaux venus sont confrontés à la dynamique de la ville : transport, logement, scolarisation, santé, alimentation et survie. Leurs faibles revenus les condamnent à subsister dans des conditions d’extrême pauvreté.

Cette population de déracinés vit dans une grande indigence parfois de la première génération à la troisième génération. Ces conditions de pauvreté extrême augmentent la vulnérabilité des enfants et des adolescents qui, dans beaucoup de cas, sont aussi victimes de violences intrafamiliales et d’abus aux conséquences négatives innombrables.

Parmi ces conséquences, on relève notamment la désintégration familiale, laquelle provoque à son tour la formation de bandes infantiles et juvéniles, la formation de groupes antisociaux. L’éclatement de la cellule familiale et l’abandon des enfants favorisent aussi l’alcoolisme, la dépendance aux drogues, l’exploitation et la prostitution infantile. Ces problèmes sont fréquents et difficiles à faire face dans la société bolivienne. Ces groupes de démunis livrés à eux-mêmes sont désavantagés et comportent un haut risque social.